A Propos de la méduse d'eau :

Je me permet de vous mettre les informations (que j'ai intégralement pompées) au sujet de la méduse d'eau douce qu'on trouve parfois au lac bleu (Roeux).


La Méduse d’eau douce :
Craspedacusta sowerbyi Lankester, 1880

Origine :
Trouvée en 1880 dans un bassin contenant des plantes aquatiques tropicales dont le nénuphar géant Victoria amazonica dans les serres du jardin botanique Royal à Kew en Angleterre. La Rivière du Yangtzé est le lieu d’origine, car on y trouve régulièrement les 2 sexes de Craspedacusta sowerbyi.
Elle a sans doute été transportée accrochée à la Jacinthe d’eau Eichhornia crassipes.

Expansion :
Repérée pour la première fois à l’extérieur des serres en 1928 en Angleterre (Exeter Ship Canal, Devon).
Transport possible de la forme podocyste sur les pattes des oiseaux ou les poissons introduits.
L’augmentation du marché des plantes d’aquarium tropicales a dispersé la méduse sur les 5 continents : Australie, Amérique du Nord (USA en 1908, aujourd’hui dans 43 états sur 50, Canada en 1955) et du sud, Afrique, Asie (Japon, Malaysie, Thailande), Europe (UK, Belgique, Allemagne, France, Suisse…).

Systématique, morphologie :
Phylum des Cnidaires (coraux, anémones, méduses), classe des Hydrozoaires, Ordre des Hydroida, Famille des Olindiidae. Taille 5 à 22 mm de diamètre, n’a pas de tête ni de squelette, pas d’organe respiratoire et d’excrétion. La méduse est la forme sexuée, elle a 4 longs tentacules au centre et autour 50 à 500 tentacules qui facilitent la nage et la stabilité. Sont corps est composé de 99% d’eau, son poids frais moyen de 4g.

Habitat, répartition en France :
Les méduses préfèrent les eaux calmes, lacs, réservoirs, gravières, canaux sans mouvements d’eau importants.
Signalée dans le lac Léman en été 2003 et 2004 et en 1962. Lac Annecy en 1990, Lyon parc de la tête d’or, signalée vers 1994 dans les lacs d’Allemagne (Bade). Signalée aussi en Mayenne, Eure et Loir, et Belgique. La présence dans le lac Achard date de moins de 10 ans.
Les méduses apparaissent de Juillet à Octobre avec un pic fin Août, début Septembre.

Reproduction :
Les méduses sont issues du bourgeonnement de polypes qui vivent accrochés sur le fond des lacs.
Il faut une température de l’eau d’environ 25°C pour que la forme méduse se développe.
Les méduses peuvent avoir une reproduction sexuée externe (œufs + sperme). Les œufs fertilisés deviennent des larves mobiles ciliées ou planula. Les planula se métamorphosent ensuite en polypes qui se fixent au fond. Les polypes peuvent se rassembler par 2, 3 ou 4 pour former de petites colonies qui bourgeonneront à nouveau pour donner des méduses (bourgeonnement médusaire). Le polype est une forme fixe qui fut appelé Microhydra ryderi avant qu’on sache qu’il donnait la méduse Craspedacusta sowerbyi. Quinze espèces de méduses d’eau douce sont connues, mais C. sowerbyi est la seule à donner la forme sexuée méduse.

Durant les mois d’hiver, les polypes se contractent et deviennent dormants sous forme podocyste. Ce sont des balles cellulaires entourées d’une membrane chitineuse qui les protègent des basses températures et du manque de nourriture. Les podocystes peuvent être transportés par des plantes, des animaux aquatiques, les pattes des oiseaux ou peut-être les plongeurs ? Quand les conditions redeviennent favorables, le podocyste se retransforment en polype. Le polype donne des bourgeons médusaires et/ou aussi des frustules également capables de survivre pendant des périodes défavorables.

La reproduction sexuée est peu fréquente. La reproduction asexuée est la plus fréquente : en effet le polype peut bourgeonner en méduse ou en frustule (larve non ciliée) ou en d’autres polypes qui peuvent former des colonies.
On trouve en général à un même endroit des méduses du même sexe, cela indique que les podocystes sont la source d’introduction de Craspedacusta car les polypes par bourgeonnant ne donnent ensuite que des méduses du même sexe. La reproduction asexuée peut s’effectuer pendant plusieurs années sans apparition de méduses si la température de l’eau reste trop basse.
 


D’après les spécialistes, 80% des espèces de méduses auraient perdu leur stade médusaire sexuel.
Les physalies sont des super-organismes de colonies de polypes auxquels sont attachés des méduses.

Nourriture :
Craspedacusta se nourrit de zooplancton : des rotifères du genre Asplanchna (0,4 à 1,4 mm) et les copépodes. Elle pourrait aussi manger des œufs de poissons (impact inconnu).
Craspedacusta possède comme toutes les méduses des nématocystes pour harponner les proies. Les nématocystes sont localisés dans les tentacules des méduses.
Les polypes ont aussi des nématocystes autour de la bouche pour manger, mais pas de tentacules. Les polypes secrètent aussi une substance visqueuse pour se camoufler avec les particules qui se collent sur eux.
Craspedacusta ne pique pas la peau de l’homme à priori. Mais en cas de forte abondance, les nématocystes pourraient pénétrer la peau fine car des picotements ont été observés, et des cas d’urticaire dans le lac d’Annecy. Possibilité donc de risque allergique.
Craspedacusta serait mangée par des poissons et les écrevisses.